Clinique Saint-Luc : une transition, mais globale

Face aux enjeux croissants de soutenabilité, les hôpitaux doivent aussi devenir exemplaires dans leur gestion énergétique, leur logistique et leurs achats. C’est dans ce contexte que la Clinique Saint-Luc Bouge s’est engagée dans une démarche structurée de durabilité, où chaque projet d’infrastructure est désormais pensé avec une attention particulière aux impacts à long terme sur l’institution et son environnement (énergie, mobilité, gestion des déchets, etc.).

Le récent projet d’installation photovoltaïque illustre cette volonté de changement. Au total, ce sont 777 panneaux installés sur les bâtiments afin de produire jusqu’à 5 % de l’énergie électrique consommée annuellement. Cette ambition a pu se concrétiser grâce au soutien de Wallonie Santé, qui a su proposer une solution de financement réactive et sur mesure. Rencontre avec les équipes de la Clinique, et plus particulièrement avec Christophe Plompteux, directeur du département des achats, services sous-traités et hôtellerie, coordination qualité et Directeur RSE.

Comment ce projet photovoltaïque s’inscrit-il dans la stratégie globale de durabilité portée par la Clinique Saint-Luc Bouge ? 

Cet investissement nous permet naturellement de travailler à la réduction de notre empreinte carbone à raison de 98,73 T de CO₂ eq. Et comme souvent avec les investissements verts, ceci nous permet aussi d’être plus efficients du point de vue des consommations, ce qui a un impact direct sur nos dépenses.

Les dépenses énergétiques des structures hospitalières sont très élevées et ce geste nous permet d’envisager une réduction de 103.000 euros environ par an sur le poste des énergies. Ce n’est vraiment pas négligeable.

Quels défis spécifiques avez-vous rencontrés pour concrétiser ce premier projet énergétique à grande échelle dans un environnement hospitalier ? 

Je dirais qu’il n’y a pas de défi à proprement parler pour l’hôpital lui-même. Les travaux sont réalisés forcément par une entreprise externe. Le défi, c’est certainement de continuer à accentuer dans les prochaines années la transition énergétique. Il faudra se tourner vers d’autres solutions complémentaires ou nouvelles pour pousser plus loin la décarbonation.

En quoi l’intervention de Wallonie Santé a-t-elle joué un rôle facilitateur pour sécuriser le projet malgré les contraintes du marché ? 

Nous avons particulièrement apprécié l’accord rapide qui a garanti les ressources financières pour ce projet. Dès l’acceptation du dossier, le processus a été rapide et nous avons bénéficié d’un taux garanti, ce qui est une sécurité.

Quels enseignements tirez-vous de cette expérience pour d’éventuels projets futurs en matière d’investissements de transition ? 

Le changement climatique reste au centre de nos préoccupations. Dans notre démarche globale, nous avons d’ailleurs rentré un autre dossier auprès de Wallonie Santé afin de nous protéger des aléas climatiques. Cela concerne cette fois la rénovation des descentes d’eaux et les pentes des toitures pour plus d’efficacité et pour éviter tout risque de débordement ou d’inondation.

Qu’avez-vous particulièrement apprécié dans l’accompagnement de Wallonie Santé et que recommanderiez-vous à d’autres établissements qui souhaitent s’engager dans une telle démarche ? 

Nous avons apprécié la grande disponibilité et la flexibilité de l’équipe de Wallonie Santé, ainsi que toute la partie accompagnement. Pour ce qui est de conseiller les autres structures, je dirais à nouveau que le fait de disposer d’un taux d’intérêt garanti est d’une grande valeur, tout comme le processus très rapide de l’acceptation du dossier.

L’avis de Caroline Deneil, Investment Manager 

« Ce qui nous a frappés dans ce dossier, c’est la cohérence de l’approche. La Clinique Saint-Luc Bouge n’a pas simplement lancé un projet photovoltaïque : elle l’a intégré dans une stratégie globale de durabilité, structurée et ambitieuse. En tant que partenaire public, c’est exactement le type de démarche que nous cherchons à accompagner : des investissements qui s’inscrivent dans une vision à long terme. Une telle dynamique permet à l’institution de renforcer sa résilience, en maîtrisant ses consommations, en réduisant son empreinte carbone et en stabilisant ses coûts dans un contexte énergétique incertain.

Intégrer les enjeux environnementaux dans la gouvernance hospitalière devient aujourd’hui un levier de performance autant qu’un engagement de responsabilité. Ce premier partenariat a aussi démontré que Wallonie Santé peut intervenir rapidement, dans des délais compatibles avec les marchés publics, et proposer des outils financiers agiles, adaptés aux contraintes du terrain. Nous sommes fiers d’avoir pu contribuer à la concrétisation de cette transition. Ce projet envoie un signal fort à l’ensemble du secteur hospitalier : oui, il est possible d’allier durabilité, performance économique et agilité dans le financement. Et surtout, oui, le changement peut s’amorcer dès aujourd’hui, de façon concrète et mesurable. »