À Grez-Doiceau, un projet exemplaire sur le plan écologique et social
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À Grez-Doiceau, l’ASBL Les Anémones a inauguré un bâtiment exemplaire sur le plan écologique et social, tout en créant 10 nouvelles places pour jeunes porteurs de handicap. Un projet novateur rendu possible grâce à l’appui financier et à l’accompagnement de Wallonie Santé.
Nichée au cœur du Brabant wallon, l’ASBL Les Anémones est depuis plus de 50 ans un repère bienveillant pour les jeunes et adultes en situation de handicap. Forte de son engagement dans l’innovation sociale et la qualité d’accueil, la structure a franchi un nouveau cap en 2024 avec la construction d’un bâtiment flambant neuf, conçu pour répondre aux besoins spécifiques des jeunes en situation de double diagnostic.Ce projet architectural, accessible et durable, permet d’accueillir 10 bénéficiaires supplémentaires dans un cadre à la fois fonctionnel, chaleureux et respectueux de l’environnement.
Cette réalisation n’aurait pu voir le jour sans une véritable créativité financière, combinant donations de nombreux mécènes, prêts, mais aussi un ambitieux crowdfunding. C’est la première fois que Wallonie Santé intervenait aux côtés des Anémones, mobilisant à la fois un prêt Green Health (issu du Fonds Kyoto) et un accompagnement personnalisé. Grâce à cette synergie forte, le bâtiment conjugue aujourd’hui haute performance énergétique, gestion durable de l’eau et installation photovoltaïque, pour un impact environnemental réduit et une qualité de vie optimisée pour ses résidents. Fabian Hooft, Directeur, nous explique.
C’est quoi le projet des Anémones 2.0 ?
« Il faut d’abord évoquer la particularité des Anémones, qui accueille des personnes atteintes du spectre de l’autisme. Nous avons un service de logement dédié et supervisé dans lequel nous accueillons 21 résidents. L’objectif, c’est de les remettre en autonomie le plus possible.
Notre projet est double. Premièrement, on voulait créer une infrastructure adaptée aux besoins de nos bénéficiaires adultes, parce que l’ancien bâtiment n’était plus adapté. De là est venu le projet de nouvelle construction.
Mais deuxièmement, on s’est aussi dit qu’on pourrait créer de nouvelles places, notamment pour des personnes atteintes de troubles autistiques, car le manque de places est criant.
Ce qui a été super dans ce projet, c’est que dès le départ, on a intégré nos collaborateurs dans la boucle, parce que ce sont eux qui savent ce dont ils ont besoin. Il y a une foule de détails auxquels un architecte ou moi ne penserions pas. Il fallait donc faciliter au maximum le travail de nos équipes. Leur implication a été très positive, à travers de nombreux détails, comme la disposition des carrelages formant un chemin et choisis par les femmes de ménage pour ne pas être trop salissants.
Autre exemple : le bureau des éducateurs est central, avec une vue à 360°. De cette manière, même en équipe réduite, ils peuvent toujours garder un œil sur ce qui se passe. Et encore un autre : les enfants autistes ont toujours accès à un patio, où qu’ils se trouvent dans le bâtiment. Ainsi, s’il y a trop de bruit, ils peuvent se ressourcer immédiatement. Ça n’a l’air de rien, mais l’apport des équipes a été immense. »
Votre méthode de financement a été très particulière. Pouvez-vous nous en dire plus ?
« On savait qu’on devait construire ce nouveau bâtiment, mais avec nos fonds propres, on aurait dû attendre encore longtemps. On n’y serait d’ailleurs toujours pas aujourd’hui. On a donc pris le risque de commencer les travaux sans avoir réuni tous les fonds.
Nous avions environ 2 millions d’euros sur les six nécessaires. Nous sommes alors passés par un système de crowdfunding et de donations. Et cela a explosé : nous avons dépassé les 4 millions de dons ! Mais il y a eu de tout : des dons financiers, mais aussi du matériel, comme des panneaux photovoltaïques. Pour cela, nous avons travaillé via les réseaux sociaux et avec une agence de communication. Cela a dépassé tous nos espoirs. Ce résultat, on le doit à toutes les personnes qui nous ont aidés. C’est formidable. »
Comment Wallonie Santé a-t-elle pu vous soutenir ?
« Au-delà de l’aspect purement financier, l’apport de Wallonie Santé va bien au-delà de ce qu’une banque aurait fait. C’est tout le suivi, tout le coaching qu’il y a eu derrière, au bénéfice du projet.
Je suis directeur général des Anémones, mais éducateur de formation, et à aucun moment je n’ai appris à faire un business plan. Il faut avoir des compétences pour ça. C’est tout le support et la disponibilité de Lara Collard et Caroline Deneil dans tout ce processus qui ont fait la différence. Sans elles, on n’y serait pas, ou alors on aurait dû s’entourer d’autres personnes. Ce qui fait aussi la force de Wallonie Santé, c’est la dimension humaine. C’était plus que nous prêter de l’argent. Et ça, c’est extrêmement soutenant. »
Pour finir, un souhait, un objectif ?
« Il est déjà réussi. Le fait que les résidents et le personnel soient heureux de vivre dans cet environnement, c’est ça notre réussite. C’est pour ça qu’on l’a fait : pour une vie positive. Je reste persuadé que si on met nos équipes dans les meilleures conditions de travail possibles, cela aura une incidence directe sur nos résidents. Et surtout, je voulais dire que ce que vous faites chez Wallonie Santé, il faut continuer à le faire. »
L’avis de Lara Collard, Investment Manager
Ce projet mené par Les Anémones est un bel exemple d’équilibre et d’innovation sociale. Il conjugue intelligence architecturale, pertinence sociale et exemplarité environnementale. C’est un projet qui a du sens et qui s’inscrit dans une vision durable du soin. L’une des forces de l’initiative réside dans la capacité de l’ASBL à bâtir un financement multiple et ingénieux, avec une campagne de crowdfunding solidaire, rare dans ce secteur, et qui témoigne de l’engagement des porteurs de projet. Pour Wallonie Santé, ce projet a été une belle manière de mettre à profit notre offre d’accompagnement : au-delà du financement, cet appui sur mesure permet d’aider les porteurs à structurer, équilibrer et concrétiser leur vision.


