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Des crèches au service du territoire : l’innovation sociale en mode coopératif

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Avec Wal’Crèches, la Wallonie innove pour répondre au manque criant de places d’accueil pour la petite enfance en misant sur une alliance inédite entre acteurs publics, privés et associatifs.

La pénurie de places d’accueil pour la petite enfance est l’un des freins à l’emploi et à la conciliation vie professionnelle – vie familiale. En réponse, le projet Wal’Crèches – Les P’tits Soleils, porté par AKT for Wallonia, propose une approche audacieuse : créer six crèches de proximité (soit 322 nouvelles places) réparties entre Liège et Charleroi et à proximité directe des bassins économiques. Ce projet, retenu dans le cadre du Plan Cigogne, repose sur un modèle coopératif innovant qui articule efficacité de gestion, ancrage local et inclusion sociale.

Chaque structure est gérée par une ASBL spécifique, mais toutes sont coordonnées par la coopérative Wal’Crèches qui centralise les pratiques et les ressources. En favorisant le parrainage de places par les entreprises, le dispositif ouvre un nouveau champ de collaboration entre le monde économique et les besoins concrets des familles. En rejoignant le projet dès sa phase de lancement, Wallonie Santé a non seulement apporté un soutien financier stratégique – via une prise de participation et un prêt subordonné –, mais aussi renforcé la crédibilité d’un montage innovant au service d’une cause d’intérêt général. Pierre Portier, Président du CA, et Françoise Jans, Responsable des Opérations, nous détaillent ce projet à haute valeur ajoutée.

QUEL RÔLE JOUE LE MODÈLE COOPÉRATIF DANS LA RÉSILIENCE ET LA RÉUSSITE DU PROJET WAL’CRÈCHES ?

Le modèle coopératif se révèle être la clé de voûte du projet Wal’Crèches, alliant résilience, solidarité et efficacité. Bien au-delà de la simple création de six nouvelles crèches, la coopérative permet de mutualiser les ressources, de fédérer les acteurs du territoire et d’ancrer le projet dans une dynamique collective. Cette structure permet de mobiliser les moyens humains, financiers et logistiques nécessaires à la construction des crèches ainsi qu’au recrutement et à la formation du personnel.

Mais l’ambition de Wal’Crèches ne s’arrête pas à l’ouverture de nouveaux milieux d’accueil : le projet vise une refonte en profondeur du modèle économique des crèches existantes pour garantir leur viabilité à long terme. En tissant un réseau de coopération entre entrepreneurs locaux, pouvoirs publics, l’ONE et les communes, la coopérative se veut être un véritable levier contre la pénurie de places en crèche. Elle contribue ainsi à répondre à un enjeu sociétal majeur : permettre aux parents de reprendre sereinement le travail ou une formation après la naissance d’un enfant, avec comme objectif de rendre la parentalité heureuse au travail.

ENTRETEMPS, LES COÛTS DE CONSTRUCTION ONT CONNU UNE SÉRIEUSE INFLATION. COMMENT CECI IMPACTE-T-IL LE PROJET INITIAL ?

La flambée des prix de la construction depuis 2021 a mis à mal de nombreux projets du Plan Cigogne, poussant certains porteurs à renoncer. Une réaction politique, augmentant les subsides de 10 000 euros par place, a toutefois donné un peu d’air, et Wal’Crèches tient bon. Si certaines ambitions en matière de performance énergétique ont dû être ajustées, la coopérative a préservé son exigence de confort et de qualité d’accueil, tant pour les enfants et leurs parents que pour le personnel. À ce jour, Wal’Crèches représente, avec ses 322 nouvelles places, une part majeure des nouvelles places qui seront ouvertes en 2026. Un projet résilient malgré les turbulences.

EN QUOI LA PARTICIPATION DE WALLONIE SANTÉ DANS LE CAPITAL A-T-ELLE RENFORCÉ LA CRÉDIBILITÉ DU PROJET ?

L’entrée de Wallonie Santé au capital de Wal’Crèches – Les Petits Soleils apporte une très forte crédibilité au projet. Wallonie Santé renforce la légitimité du montage et facilite le franchissement d’obstacles clés : permis, financements, partenariats. Véritable caution institutionnelle, Wallonie Santé rassure les autres investisseurs et consolide la dynamique collective autour du développement de ces nouvelles crèches. Courant 2025, Wallonie Santé s’est vue attribuer de nouvelles missions, dont l’accueil de la petite enfance. Wal’Crèches est fière d’avoir été l’un des éléments déclencheurs.

QUELLES DIFFÉRENCES AVEZ-VOUS PERÇUES ENTRE L’ACCOMPAGNEMENT DE WALLONIE SANTÉ ET CELUI D’AUTRES FINANCEURS ?

Au-delà d’un simple soutien financier, Wallonie Santé s’implique activement dans la gouvernance de Wal’Crèches, en siégeant au Conseil d’administration et en apportant une réelle compétence et connaissance tant du secteur institutionnel que de celui de la petite enfance. Présente dès les premières étapes et engagée sur le long terme, elle joue un rôle moteur pour attirer d’autres coopérateurs publics et privés convaincus par le projet. Un accompagnement rare, à la fois engagé, structurant et durable.

AU-DELÀ DES PLACES CRÉÉES, ESPÉREZ-VOUS UN EFFET BOULE DE NEIGE DANS LE MONDE ÉCONOMIQUE ? C’EST-À-DIRE PLUS D’INITIATIVES DU MÊME TYPE ET DE CRÉATIVITÉ DANS CE SECTEUR AINSI QU’UN IMPACT POSITIF SUR L’EMPLOI ?

L’ambition de Wal’Crèches est de déclencher une dynamique vertueuse dans le secteur de la petite enfance et au-delà. En proposant un modèle coopératif innovant, alliant impact social et efficacité économique, le projet entend inspirer d’autres initiatives. Outre l’accueil des enfants et le soutien aux familles, Wal’Crèches générera 120 emplois locaux, stables et de qualité. Une réponse concrète à des enjeux sociaux, économiques et territoriaux.


L’avis de Carine Schadeck – Coordinatrice et Investment Manager

Chez Wallonie Santé, nous avons à cœur d’accompagner des projets qui améliorent concrètement la vie des citoyens. Avec Wal’Crèches, nous avons eu le plaisir de soutenir dès ses premières étapes une initiative porteuse de sens, qui allie innovation sociale, proximité et solidarité. Wal’Crèches propose une réponse concrète au manque de places de crèches, pensée pour les réalités locales et construite autour d’un modèle coopératif fédérant associations, entreprises et pouvoirs publics. Au-delà des chiffres et des places créées, c’est l’esprit du projet qui nous a séduits : une démarche ouverte, inclusive et inventive. En participant à son financement – via une prise de participation et un prêt subordonné – nous avons voulu encourager cette dynamique collective et contribuer à sa réussite. Nous sommes enthousiastes et impatients de voir se concrétiser l’ouverture des 322 places. Un projet qui apporte une réelle valeur ajoutée aux familles, aux employeurs et à la collectivité.


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