Quel est le rapport entre le Belge et les soins de santé ? Une enquête menée par les Mutualités libres tente d’expliquer ce lien. Pour essayer d’avoir une vue la plus globale possible, l’échantillon de 6.500 personnes était composé de personnes ayant eu recours à des soins de santé en 2020 (utilisateurs) et des personnes qui n’y avaient pas eu recours (non-utilisateurs).

Les résultats montrent qu’une personne sur six a du en 2020 reporter un contrôle chez un généraliste ou un spécialiste, ce qui est naturellement le fait de la pandémie. Cela dit, on constate que la profession la plus impactée par les reports a été les dentistes. Un quart des personnes interrogées ont en effet indiqué que leur rendez-vous avait du être postposé, ce qui s’explique aussi par la nature même de l’activité et des soins à prodiguer.

La problématique des non-utilisateurs

L’enquête met aussi en lumière le comportement adopté par certain(e)s Belges. En effet, il ressort que les non-utilisateurs des soins de santé ne font pas appel aux professionnels de la santé, même s’ils rencontrent un problème. L’enquête rapporte notamment que 10% des non-utilisateurs interrogés ne se rendraient pas chez le dentiste ni chez le gynécologue en cas de problème. Le plus inquiétant, c’est que cela vaut aussi pour les médecins généralistes (8%), les spécialistes (12,3%) ou le kiné (26%). En outre, la moitié de chacun des groupes (utilisateurs et non-utilisateurs) ne consulterait pas de psychologue ni de psychiatre à nouveau même en cas de problème. Voilà une situation qui n’est guère réjouissante, car cela signifie que les besoins restent énormes et que le système de santé reste ignoré ou sous-considéré par une frange non négligeable de la population.

Profilage

L’étude des Mutualités libres a permis de dresser un profil de ces non-utilisateurs. Il s’agit le plus souvent de personnes seules, d’hommes en particulier, sans conjoint et/ou enfant. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, il s’agit de personnes plutôt jeunes ou qui se considèrent en bonne santé et qui ne voit donc ni l’intérêt ou n’envisagent pas de prendre le temps de prendre rendez-vous avec un prestataire de soins.

L’étude tente de fournir plusieurs explications pour ces barrières qui subsistent face aux soins de santé. La première raison est souvent financière (20%) tout comme que le manque d’explications claires de la part du prestataire de soins face à un problème (12,5%). Par ailleurs, plus de 30% des Belges éprouvent des difficultés à trouver les bonnes informations sur les soins et 50% pointent les longues files (ou semaines ou mois) d’attente.