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Trop d’aînés en bonne santé dans nos maisons de repos ?

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La Commission européenne pointe la Belgique du doigt au sujet de ses dépenses dans le secteur des maisons de repos. Celles-ci seraient trop élevées. Qu’en est-il ?

Les coûts des soins de santé de tous les pays membres sont scrutés par la Commission européenne. Et cette année, l’Union pointe la Belgique du doigt au sujet du coût de la prise en charge des personnes âgées, notamment dans les institutions de soins de longue durée rapporte Le Soir. 

Selon les comptes de l’Union, la Belgique serait le quatrième pays le plus dépensier en la matière. L’institution européenne prévoit en outre que les choses ne s’améliorent pas puisqu’elle estime que les dépenses devraient encore croître de 14% d’ici à 2030.

Des différences marquantes ?

La Commission se base sur les données du centre fédéral d’expertise des soins de santé et celles-ci révèlent un important différentiel avec nos voisins. Chez nous, 8,5% des plus de 65 ans vivraient dans une institution alors que la moyenne européenne est de 4,3%. Pour les soins à domicile, seuls 5,1% des Belges âgés en bénéficieraient contre 8,7% en moyenne dans le reste de l’Europe. Logique donc puisque nos aînés résident davantage dans des structures d’accueil.

Il existe toutefois des différences entre les régions indiquent les données partagées. En effet, c’est à Bruxelles qu’il y a le plus de résidents en maison de repos (10,3% contre 9% en Flandre et 8% en Wallonie). La Commission juge donc que les entrées en maison de repos dans notre pays sont prématurées et qu’il faudrait donc améliorer les services de soins à domicile.

Qu’en penser ?

L’analyse de la Commission est-elle exacte et ses recommandations justes ? On peut en douter, car l’entrée dans une maison de repos ou une structure d’accueil n’est pas uniquement le fait d’une mauvaise santé, mais d’un nouveau choix de vie qui peut aussi combler une trop grande solitude ou des difficultés d’accès au logement. Tout ceci contribue à améliorer le bien-être des personnes âgées et, finalement, de leur rendre la vie plus facile et plus agréable au quotidien. N’est-ce pas là un devoir social ? Car la réalité culturelle est nettement différente de celle des pays du sud de l’Europe par exemple où les personnes âgées sont davantage en contact, entre elles, mais aussi avec leurs familles. La réalité de la vie est donc très différente d’un pays à l’autre.

En outre, la Belgique – et la Wallonie en particulier – a pour ambition de mieux développer les soins à domicile. À ces fins, plus de 20 millions d’euros ont été mobilisés à destination d’aides familiales par exemple alors que cette démarche incombe normalement au pouvoir... fédéral.

On peut s’interroger aussi sur l’interprétation des données par la Commission, car en Wallonie, on entre en maison de repos à l’âge moyen de 82 ans, ce qui signifie que les résidents sont souvent déjà en situation de dépendance. Or, tout ce que l’on cherche à faire aujourd’hui, c’est éviter de faire des maisons de repos des hôpitaux de vieux ou des mouroirs. C’est précisément le reproche fait au secteur pendant des années. Aujourd’hui, les maisons de repos deviennent des lieux de vie, de bonheur, d’échange et de partage. Et c’est bien cette voie qu’il faut continuer de privilégier.


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