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Résidence Forsythia : Reculer pour mieux sauter

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La crise de la Covid-19 a brisé l’élan de nombreux projets dans le secteur de l’Action sociale. La maison de repos « Forsythia » à Couvin par exemple a vu exploser ses charges et sa phase de « remplissage » stoppée. Elle a néanmoins su trouver de l’oxygène avec le prêt subordonné ProPulsion Santé.

Grandir est toujours une bonne chose. Surtout quand on envisage la croissance sous le signe de la qualité. C’est précisément la voie empruntée par les gestionnaires de la résidence « Forsythia », une maison de repos à Couvin et qui, à partir de 2015, a fait l’objet de grands projets d’extension. En deux ans, la structure d’accueil a doublé sa capacité, passant de 44 à 93 lits. Cela dit, pour la résidence « Forsythia » comme pour d’autres d’ailleurs, la crise de la Covid-19 est passée par là, semant insidieusement ses effets, certaines répercussions ne se révélant qu’a posteriori. Il a fallu, entre autres, faire face aux charges extraordinaires nécessitées par la pandémie (équipement et ressources humaines), aux décès, mais aussi au frein mis aux nouvelles admissions, ce qui a conduit à une diminution des recettes et à une fragilisation du cash-flow.

Dans ce cadre, les gestionnaires du lieu ont du trouver des solutions, notamment auprès de sa banque qui a à son tour sollicité WALLONIE SANTÉ dans le cadre d’un financement destiné à reconstituer le fonds de roulement. Un vrai ballon d’oxygène pour cette résidence qui emploie 30 personnes. Détails de l’opération avec Stéphane Pâquet, gérant des « Forsythia ». Rencontre avec Stéphane Pâquet, gérant.
 

La résidence existe depuis 1984. Mais tout a changé assez récemment. Vous vous êtes lancé dans une stratégie d’expansion. Pouvez-vous nous détailler les ambitions ?

En 2005, je me suis associé dans la maison de repos « Forsythia » et en 2008, j’ai repris la totalité de la structure. C’est comme ça qu’est née la SPRL Pâquet. Très vite, nous avons anticipé la vague de changements législatifs qui allaient concerner les maisons de repos. Cette approche nous a permis d’initier très tôt une série d’adaptations techniques (appel infirmier informatisé, détection incendie par détecteurs adressables, etc.). En 2012, nous obtenons d’un accord de principe pour l’extension de 17 lits (MR), mais la faisabilité sur un plan architectural et technique est défavorable. Ce qui nous a finalement amenés à délocaliser l’ensemble des 61 lits dans un nouveau bâtiment qui voit le jour en 2015. Progressivement, nous y ajoutons un département « Alzheimer » de 14 lits construit sur le même plan à ossature bois que le nouveau bâtiment tandis que nous avons aussi réimplanté 32 lits MR supplémentaires dans notre bâtiment historique, soit un total de 93 lits.

Cette augmentation de la capacité cadre mieux avec l’objectif de rentabilité poursuivi et qui s’inscrit d’ailleurs en droite ligne des études et recommandations de l’AVIQ et du pool bancaire dédié à l’Action sociale.

Comment avez-vous vécu la crise de la Covid-19 humainement ? Comment avez-vous pu gérer cela ?

En février 2020, la crise sanitaire de la Covid-19 a impacté chaque secteur d’activité, qu’il soit marchand ou non marchand. Le secteur des maisons de repos n’a pas été épargné.

Femarbel – la Fédération des maisons de repos – n’hésite pas à mentionner qu’il sera plus que difficile de rétablir la confiance du public et d’en arriver à rencontrer l’enjeu majeur de l’année 2021 : l’accueil de nouveaux résidents. Notre fédération précise que cet enjeu concerne la survie financière des maisons de repos et de l’emploi. À tous points de vue, la crise du coronavirus a modifié et modifiera durablement le monde des soins de santé. En ce qui nous concerne, notre établissement n’est pas sorti du constat dramatique de cette crise.

Les décès, les sorties volontaires et l’absence de nouveaux résidents ont été des éléments qui ont fortement conditionné la situation bilantaire. Les conjonctures économiques sont indéniablement des facteurs importants pour la pérennité des institutions. Et une période de crise accentue les risques de défaillance.

Cette crise a mis à mal les finances de l’institution. Quelles solutions avez-vous pu trouver ? Et comment WALLONIE SANTÉ a-t-elle pu venir vous soutenir ?

En juin 2021, la confiance de nos partenaires financiers et l’intervention de WALLONIE SANTÉ au travers d’un prêt ProPulsion Santé dans le cadre des mesures Covid-19 nous ont apporté un réel ballon d’oxygène, non seulement sur le plan comptable, mais aussi sur un plan plus personnel, considérant ce soutien comme l’encouragement de nos efforts quotidiens.

Comment voyez-vous le secteur après la pandémie ? pensez-vous qu’il faille faire évoluer le modèle de la maison de repos tel que nous le connaissons actuellement ?

Le secteur des maisons de repos ne cesse d’évoluer, tout gestionnaire se doit de suivre ses évolutions successives. Le titre de notre projet de vie est le reflet de notre philosophie – « La vieillesse n’est pas un naufrage, c’est une autre manière de naviguer » pour reprendre une citation d’Olivenstein. La crise sanitaire nous a amenés en mer agitée. En bon « marin », nous savons qu’à l’horizon se dessine une partie d’un paysage meilleur. Maintenir la notion où une maison de repos reste un lieu où il fait bon vivre doit rester une réalité pour tous. Cependant, les tourments de la crise font dorénavant partie des acquis qui devront conduire vers une vraie réforme institutionnelle basée en autre sur un financement actualisé. En effet, un financement en différé tel que nous le connaissons (basé sur une période de référence antérieure) peut devenir un facteur limitatif à des projets ou critères du moment. La crise de la Covid-19 a démontré qu’un fonds de roulement peut fondre comme neige au soleil par les dures réalités de terrain au combien déjà difficiles. Depuis deux ans, la direction mène un combat permanent pour que les résidents, familles et le personnel se sentent bien au sein de notre établissement. In fine, la Covid-19 nous a peut-être fauchés dans notre élan, mais elle a permis aux acteurs de notre institution d’appuyer de nouvelles valeurs donnant encore plus de sens à notre profession.

Et pour l’avenir ?

Une nouvelle crise économique apparaît avec la flambée des prix (matières premières, énergétiques…). Nous menons dans ce contexte des réflexions à ce sujet. Diminuer les charges énergétiques est d’ores et déjà inscrit dans nos objectifs.

Fiche technique
Institution : Résidence « Forsythia »
Secteur :  Privé
Type : Maison de repos
Nombre de lits : 93
Année de lancement des activités : 1984
Localisation : Rue Herdal-de-Fagnolle 18 à 5660 Couvin
Site web : –


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