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Maisons de repos : 10.000 lits vides suite à la crise Covid-19

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Alors que la crise de la Covid-19 a été éprouvante pour les maisons de repos, l’après-crise s’annonce aussi comme problématique. Car les lits laissés vides peinent à retrouver des occupants, menaçant du même coup les finances de ces structures essentielles.

Le secteur des maisons de repos et les services apparentés (résidences-services, etc.) est décidément mis à rude épreuve ces derniers mois. Depuis mars 2020, ces institutions paient l’un des plus lourds tributs dans la crise de la Covid-19 : pas moins de 5.000 décès ont eu lieu dans ces institutions largement prises au dépourvu par le virus et privées au début – comme les hôpitaux du reste – du matériel de protection de base.

Aujourd’hui se pose un autre problème pour le secteur : les places laissées vides et qui ne trouvent plus preneur. Selon Vincent Fredericq, secrétaire général de Femarbel interrogé par le journal l’Écho, le taux d’occupation est de 5 à 10% moins élevé à Bruxelles et en Wallonie. Et l’homme d’expliquer que certains établissements sont plus touchés que d’autres. Ces chiffres sont par ailleurs confirmés par le Conseiller expert de la Fédération des CPAS, Jean-Marc Rombeaux qui évoque lui aussi 10% de lits vides.

Jusqu’à 12.000 lits vides

La Wallonie compte environ 50.000 lits en maison de repos et on sait que le taux d’occupation tournait autour de 94% en juin 2019. Aujourd’hui, entre 3.000 et 6.000 lits ne seraient plus occupés sur un total estimé de 46.600 (juin 2019). Ce qui signifie donc qu’il y aurait à ce jour entre 9.000 et 12.000 lits libres dans les établissements wallons. Il va de soi que cette vacance découle directement de la crise et de l’hésitation des nouveaux arrivants à recourir à ces services. En revanche, le nombre de personnes ayant décidé de partir d’elles-mêmes des infrastructures suite à la crise serait très limité.

Stabilité financière en jeu

La résultante de cette situation est que la situation financière de nombreuses structures risque probablement d’être hypothéquée à terme si les choses n’évoluent pas. Car la bonne santé financière de ces établissements repose sur deux aspects : le financement public des soins (forfait par lit occupé) d’une part, et les recettes liées au prix de l’hébergement à charge des résidents de l’autre. Certes, certains soutiens régionaux ont été mis en place, mais ils visent à couvrir les dépenses exceptionnelles liées à la crise et donc pas la chute des revenus.

Faillites et licenciements ?

Comment les maisons de repos pourront-elles redresser la barre ? Augmenter le prix des hébergements n’est clairement pas une option à l’heure actuelle et certains estiment qu’il faudra compenser les pertes en limitant les frais. Autrement dit en licenciant du personnel pour éviter de courir à la faillite. Il est clair que certaines institutions seront plus touchées que d’autres – certaines maisons de repos avancent de 25 à 30% de lits vides. Ce n’est évidemment pas ce que souhaitent les exploitants, mais ça montre en tout cas que la marge de manœuvre est limitée, notamment pour les petites structures qui ne disposent pas des réserves de trésorerie des grands groupes. Plus que jamais, les mois à venir seront déterminants pour le secteur !



Pour lire l’article complet publié dans l’Écho du 8 août 2020.

 


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