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Coronavirus : Amnesty International dénonce les droits bafoués des résidents en maisons de repos

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Amnesty International publie un rapport sur la gestion de la crise sanitaire dans les maisons de repos (MR) et les maisons de repos et de soins (MRS). Et les conclusions sont sans appel :les droits fondamentaux des personnes ont été bafoués.

En pleine deuxième vague de coronavirus, l’ONG Amnesty International publie un rapport qui traite de la gestion de la crise au sein des maisons de repos et des maisons de repos (MR) et de soins (MRS). Et les conclusions tirées ne sont pas pour plaire : Amnesty dénonce en effet des droits humains bafoués, notamment en raison du non-transfert des résidents vers les hôpitaux.

Touchés de plein fouet

L’ONG qui milite pour les droits humains épingle la réalité qui a été connue pendant la première vague de coronavirus, à savoir l’abandon total du secteur des maisons de repos et des maisons de repos et de soins. Le rapport rappelle aussi le manque structurel de personnel pour ces institutions ainsi qu’un financement insuffisant du secteur. Enfin, Amnesty indique aussi que plusieurs violations des droits humains sont à relever au cours de la crise, notamment les droits à la santé, à la vie et à la non-discrimination.

Longue période

Le rapport porte sur une longue période puisqu’il couvre la crise depuis le moins de mars jusqu’au 23 octobre 2020, veille de l’arrivée de la seconde vague. Amnesty indique que sur les 10.588 décès dus au coronavirus, 6467 sont des résidents des maisons de repos, soit plus de 60% du total. Et si on resserre la période entre le 11 mars et le 21 juin, on atteint même les 63%. Si une telle chose a été possible, Amnesty indique tout d’abord que c’est en raison du de la faible priorité accordée à ce secteur dans le système de santé national, et ce alors que depuis 2006 de nombreuses recommandations en matière de formation ou d’équipement avaient été faites. Pour Amnesty, le problème est surtout budgétaire : sans budget, on ne peut pas faire évoluer positivement les choses.

Des témoignages poignants

Comme on a pu souvent le lire dans la presse, les témoignages des directeurs et directrices de ces établissements sont touchants et ils montrent à quel point le sentiment d’avoir été abandonné est grand, et ce malgré les efforts déployés par les autorités compétentes en matière de santé. Le rapport d’Amnesty pointe aussi les hôpitaux qui, débordés, auraient renvoyé des résidents de maisons de repos, même testés positifs et en difficulté. Or, pour Amnesty, refuser l’accès à l’hôpital revient à bafouer un droit fondamental, celui de l’accès à la santé, à la vie et à la non-discrimination. Vincent Frédéricq, le secrétaire général de la FEMARBEL, la fédération des maisons de repos confirme d’ailleurs cette triste réalité, même si Amnesty reconnaît aussi que ces refus ont été exceptionnels d’après les données de Zorgnet-Icuro (coupole flamande des institutions de soins).

Ce qui n’a pas marché

Dans son rapport, Amnesty International retrace l’historique de la pandémie et tente de trouver des explications de ces échecs : des consignes mal interprétées, une mauvaise coordination entre les gouvernements ou encore des organismes scientifiques et éthiques qui souhaitaient surtout sauvegarder les capacités hospitalières. Et on peut encore y ajouter le manque de matériel, l’arrêt des autres soins habituels ou encore la difficulté pour les médecins traitants de se rendre sur place ou de continuer normalement leur travail en raison de la masse de demandes. Il faut à présent tirer les leçons de cette première vague, même si la seconde est déjà bien entamée. Wallonie Santé continue de mobiliser ses équipes pour répondre aux demandes de financement des établissements.

Pour prendre connaissance du rapport d’Amnesty International.

 

 


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